Le cinéma de Marguerite Duras, 5 tomes

MAURICE DARMON
LE CINÉMA DE MARGUERITE DURAS
cinq tomes + bonus



 
    Vingt ans durant (1964-1982), Marguerite Duras a fait vingt films. Pendant cette moitié de vie productive, elle n'a écrit que des scénarios ou des travaux préparatoires à ses œuvres de cinéma, suspendant son travail romanesque jusqu'à L'Amant et l'abandon définitif de la caméra.
    Aujourd'hui encore, superstitions de l'écrit, traditions d'étude et des conformismes de critiques littéraires et cinématographiques occultent cette réalité: loin d'être un écrivain qui joue avec le cinéma pour porter des textes à l'écran, Duras est une cinéaste à part entière qui, par ses audaces esthétiques, politiques et formelles, plus profondes peut-être que celles qu'elle mit en œuvre littéraire, révolutionne sur l'instant et durablement l'usage de l'image et du son.


I. La forêt des dames, 1964-1972. Sans merveille, La musica, Détruire dit-elle, Jaune le soleil, Nathalie Granger.
— Après le scénario d'Hiroshima mon amour (1959), Duras seconde Michel Mitrani pour Sans merveille (1964) et coréalise avec Paul Seban La musica (1966), deux histoires privées. Puis, dans l'urgence et la colère politique, l'innocence technique et la pauvreté de moyens naissent Détruire dit-elle (1969) et Nathalie Granger (1972). Entre eux, le huis clos de Jaune le soleil (1972) inscrit sa fable, sur le passé et le présent des totalitarismes européens. Cinq damiers où Alexandra Stewart, Delphine Seyrig, Julie Dassin, Nicole Hiss et Catherine Sellers, Jeanne Moreau et Lucia Bosè cheminent coûte que coûte avec les hommes comme ils sont. Où montent la stature de Michael Lonsdale et le nom de Stein.  130 pages, 59 images, 20 euros.

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II. La trilogie Anne-Marie Stretter, 1974-1976. La femme du Gange, India song, Son nom de Venise dans Calcutta désert.
— La femme du Gange, India song et Son nom de Venise dans Calcutta désert constituent le cœur de son entreprise jusqu'au tournant du Camion. Fusionnant les moments visuels et sonores du Vice-consul et Le ravissement de Lol V. Stein, elle met en perspective sous couvert d'Orient l'état de l'Europe depuis 1937, les dictatures, l'extermination des juifs, Hiroshima. Fascination de la destruction d'une civilisation, ou sourde affirmation de ce que l'art et toute création peuvent nous laisser espérer? • 102 pages, 39 images, 20 euros.



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III. Les chambres noires, 1976-1977. Des journées entières dans les arbres, Baxter Véra Baxter, Le camion.
— Duras renoue avec acteurs, narration et dialogues, par des textes de 1965: Des journées entières dans les arbres, et Suzanna Andler d'où elle tire Baxter Véra Baxter. Dans un appartement, un dancing, une maison de villégiature, elle anime des femmes, paroles, corps et silences tendus par le colonialisme, la condition féminine, la prostitution, les oppositions de classe et l'argent. Puis dans sa propre maison, elle repart à l'assaut du cinéma: elle cloue Gérard Depardieu sur une chaise pour lire un texte, tandis qu'un camion bleu sillonne déserts, friches, routes et spectres de la région parisienne.  104 pages, 34 images, 20 euros.



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IV. Ténèbre capitale, 1979. Le Navire Night, Césarée, Les mains négatives, Aurélia Steiner Melbourne, Aurélia Steiner Vancouver.
 Avec quatre de ses cinq moyens métrages tournés en 1979, Duras entre pour la première fois dans Paris: berges du fleuve, façades, avenues et ses places, tombes du Père-Lachaise dans Le Navire Night; photogénie solaire des statues des Tuileries avec Césarée; rencontre des balayeurs et travailleurs de l'aube sur les grands boulevards dans Les mains négatives; péniche d'Aurélia Steiner Melbourne sous les pierres des ponts chargés de leur tragique histoire. Avant d'aller chercher sur les côtes normandes Aurélia Steiner Vancouver, où un ultime noir et blanc filme après Auschwitz.  130 pages, 49 images, 20 euros.



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V. Au lieu de mourir, 1981-1982. Agatha et les lectures illimitées, L'homme atlantique, Dialogo di Roma.
— Après le sommet d'Aurélia Steiner Vancouver (1979), Duras s'enferme avec Yann Andrea dans le hall des Roches noires. L'homme sans qualités de Musil inspire Agatha et les lectures illimitées; L'homme atlantique médite les pouvoirs et impuissances du cinéma jusqu'à l'aveuglement de l'écran noir: son dernier film, dit-elle avec conscience et raison. Elle cède néanmoins à une commande de la télévision italienne en 1982 pour une élégie d’amour, Dialogo di Roma. En appendice, la transcription de la bande sonore originale et sa traduction fidèle proposent la toute première version, inédite jusqu'ici, du texte écrit par Duras pour ce film.  134 pages, 44 images, 20 euros.



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Avec l'achat de la collection entière à 100 euros, nous offrons Paule PALACIOS-DALENS, Hiroshima dans la Blanche, introduction au cinéma de Marguerite Duras.